01/08/2011

Vestiges d'un château du milieu ou de la fin du XIIIe siècle et de l'époque de l'Aquitaine sous domination anglaise.



Poyaller est un hameau dépendant de la commune de Saint-Aubin,
au coeur de la Haute- Chalosse.



C est au bout de la rue le long de laquelle s'alignent quelques maisons ... et une modeste chapelle, que se dresse la carcasse d'une tour médiévale, vestige du château qu'elle dominait.






Le site est constitué d'une motte d'une dizaine de mètres de hauteur, au sommet d'un mamelon isolé en forme de piton constituant une position de défense naturelle et dominant de ses 95 mètres les vallées du Louts et de la Gouaougue et les coteaux environnants.



L'entrée dans la basse cour du château se fait par une rampe en montée légère. A mi-distance, on peut remarquer les vestiges de l'emplacement du fossé encore aujourd'hui franchi par une passerelle en bois.









Cette chaussée, soutenue par des murs de pierre, aboutissait à l'entrée du château dont il ne reste que des vestiges de maçonnerie effleurant du sol.

L'entrée franchie, il ne reste de la forteresse que la ruine de l'imposante tour maitresse dont on remarque l'absence d'ouvertures de tir et les fenêtres romanes.


Actuellement haute de douze mètres, il est évident qu'elle a été arasée et qu'il manque le sommet des murailles et le système de défense qui devait la couronner



L'intérieur de la tour révèle, par les corbeaux qui soutenaient les planchers disparus, l'existence de trois étages. Mais elle devait en comporter quatre à l'origine.






L'étage noble comporte un rare exemple de cheminée d'angle à manteau chanfreiné



La construction en encorbellement sur cette face nord n est pas le reste du mâchicoulis mais plutôt celui d'une bretèche protégeant la porte située en dessous.



Au second niveau, l'ouverture à arcature en plein cintre correspond à la porte d'accès originelle qu'on imagine accessible par un ouvrage en bois comme cela était l'usage. En dessous, la muraille a malheureusement été percée , plus qu'effondrée, probablement pour aménager un accès direct au rez de chaussée... ou par le diable selon les légendes ).



La fonction résidentielle était complétée par un logis avec étage composé d'une vaste salle rectangulaire établie à la limite nord du site, dont les assises au sol déterminent une emprise de de 15 mètres sur 4 mètres . Il n'en reste que ce pan de mur, vestige du rempart entourant la cour et le château.

Quelques traces éparses témoignent de l'existence des autres bâtiments domestiques. Seules des fouilles permettraient de cerner l'organisation architecturale du site. Ainsi certains ont pu déceler trois poternes dissimulées dans l'épaisseur des remparts, ouvrant sur les escarpements nord, oust et sud du mamelon.

Enfin, sur le flanc nord de la motte, à une vingtaine de mètres de la tour, on pourrait deviner, au milieu des buisson et des ronces, les traces de l'entrée écroulée d'un puits qui donnerait accès à des galeries souterraines dont on prétend même qu'elles allaient jusqu'au moulin fortifié de la Gouaougue, ou du moins jusqu'à l'effleurement rocheux de Malebat ( 2 kms !) avant d'être obstruées par des chercheurs de salpêtre en 1792.



Hormis la tour dégagée de ses parasites et consolidée dans sa partie haute, ces vestiges du passé landais semblent abandonnés à leur long sommeil, au milieu d'un enchevêtrement d'arbres, fourré et ronces qui en masque la vue. C'est bien dommage.
(2011)


Nota - La tour vient d'être restaurée (ouvertures, planchers ...).
 Ci-dessous son aspect en 2014

(photo Jibi44-travail personnel)




La tour et le sol de la parcelle castrale d'assiette du château ont été inscrits au titre des Monuments Historiques le 20 septembre 1996. (ce que demandait déjà son ancien propriétaire M. de Cès-Caupenne en 1875 )


tertre et tour (carte postale ancienne)

état vers 1900
(dessin extrait de la monographie de Mugron -abbé Meyranx -1911)


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